Visuel de l’exposition Tableaux manquants de Bruno Rousselot, vue des oeuvres de Bruno Rousselot : C.N°64, 1999, 171 x 245, C.N°83, 2002, 200 x 300, courtesy de l’artiste

Artiste : Bruno Rousselot / Commissaire : Éric Degoutte

Nous vous convions samedi 19 octobre 2024 dès 14h30 à l’inauguration de la nouvelle saison artistique 8bis inscrite dans le cycle de programmation triennal initié en octobre 2023 et intitulé Nos maisons apparentées. À l’image du projet artistique et culturel des Tanneries, les espaces d’exposition se font, à nouveau et tout à la fois, lieu de fabrique, lieu d’émergence d’un geste artistique mis à l’épreuve de l’architecture, lieux habités comme autant de « maisons » partagées accueillant toutes les formes de rencontres entre les artistes et les publics.

Une riche programmation débute donc dès le samedi 19 octobre avec le vernissage de l’exposition Thickness of the air de mountaincutters (Verrière et Petite Galerie), et l’exposition monographique Tableaux manquants de Bruno Rousselot visible dans la Galerie Haute. Ces nouvelles expositions côtoieront l’exposition Richard Long, de pierres (commissariat de Bénédicte Ramade), présentée depuis juin dernier dans la Grande Halle, et qui se terminera le 3 novembre prochain.

Né en 1957 à Joinville, Bruno Rousselot vit et travaille dans le Loiret, à Châtillon-sur-Loire. Il est également enseignant à l’École Nationale Supérieure d’Art de Dijon. Après l’école des Beaux-arts de Besançon où il passe deux années, il a poursuivi des études en cinéma à l’Université de Paris 8. En 1981, il fonde, avec les artistes Christine Caquot, Thierry Cheverney et Christophe Cuzin, l’Usine de Pali-Kao, espace de création artistique alternatif à Paris. En 1984, il figure dans l’exposition l’Autre Nouvelle Génération aux Galeries Nationales du Grand Palais.

En 1987, Bruno Rousselot s’installe à New York pendant 10 ans, où il fréquente une génération d’artistes américains aux côtés desquels il expose en 1992 (Slow Art Painting in New York Now au P.S 1 Museum). Dès lors, il s’inscrit au creux des maisons de l’histoire de l’art, se faisant l’écho de figures dont la rencontre fut déterminante – celle de Sol LeWitt(1) , Mary Heilmann ou encore Jean Messagier. Dans une démarche d’apparentement renouvelée à travers un ensemble de sériés réalisées conjointement (Labyrinthe, Fragmentation, Delta, Concorde, Éclat, Aurore…) et une approche in situ(2), Bruno Rousselot explore les potentialités de la couleur, de la lumière et des formes géométriques. Chaque série présente un ordonnancement de figures spécifique déterminé par un protocole précis de réalisation, qui assure une cohérence dans la composition de chacune des peintures. Si le processus créatif de Bruno Rousselot débute d’abord par la réalisation d’un croquis(3) – témoignant de son goût pour l’assemblage d’éléments – c’est avant tout un coloriste inspiré par une large palette de couleurs travaillées quotidiennement, méticuleusement, mais aussi dans une attention de ce qui peut advenir des couleurs elles-mêmes qu’elles soient situées au cœur d’une architecture, d’une peinture, sur des tissus ou des toiles tendues. Opérant une rencontre vibrante des tons chauds ou froids, les œuvres de Bruno Rousselot peuvent ainsi apparaître travaillées subrepticement, subtilement ou éclater en contrastes marqués.

Tableaux manquants dévoile un ensemble de dessins préparatoires qui vous invite à percevoir cette démarche de création, ce rapport à la couleur autant qu’à la composition. Immersive, l’exposition sera l’enjeu d’une découverte, également, d’une grande diversité de toiles de petits, moyens et grands formats. Autant de variations sensibles et formelles qui tendent vers la réalisation de ces tableaux manquants(4), invitation continue à prolonger le geste et les jeux d’apparentements. Réalisées au cours des 30 dernières années, ces œuvres donnent à voir un continuum de création, constamment remis en jeu par le regard de l’artiste. Au sein de cette immense composition, telle une mise en abyme du travail de Bruno Rousselot dans le champ de la toile, ces œuvres sont ainsi réactivées et réapparentées à l’aulne de ce nouvel accrochage monographique.

De façon inédite, Tableaux manquants dévoile des œuvres anciennes de la série Fontenay, dite Les brindilles, série esquissée en 1989 à New York et qui n’avaient, jusque-là, jamais été présentées. Une façon de remettre en jeu et de réactualiser ce « faire peinture » que l’artiste explore et met en tension continuellement au fil du temps et rétrospectivement, à la recherche d’une possible harmonie. Une concordance avec laquelle l’artiste joue, notamment à travers une scénographie géométrique et minimaliste. Si ses œuvres semblent favoriser une approche symétrique, elles le contournent toujours. Une mise en tension que Bruno Rousselot favorise à travers une forme de « twist », un pas-de-côté – un pas dansant – qui entraine le regardeur à se défaire des perspectives trop établies et l’engage à la création de nouveaux apparentements de toiles en toiles. Pensé comme une curieuse partition ponctuée de rythmes, de tonalités et d’agencements de formes, au sein de cet espace d’exposition, tout regardeur est libre de s’approprier sa propre portée et de générer des points de vue singuliers.

 

(1) La rencontre de Bruno Rousselot avec Sol LeWitt à Paris l’invite à développer une géométrie sensible où la surface colorée jouera un rôle prépondérant. La couleur et la mise en espace des formes seront dès lors au centre de sa pratique artistique.

(2) Bruno Rousselot a mené des projets in situ tels que la réalisation de l’installation Sol n°1 au sein du musée d’art et d’histoire Romain Rolland de Clamecy (2005), de wall painting n°10 (2006) et de Vitrail (2007) au sein de la chapelle Notre-Dame des Fleurs à Moric dans le cadre du dispositif L’art dans les chapelles, l’ensemble de fresques I. n°O réalisé en 2013 pour la salle Georges Bataille à l’hôtel Dupanloup d’Orléans dans le cadre d’un 1% artistiques. Inauguré ce samedi 21 septembre 2024, Bruno Rousselot a également réalisé une fresque au sein de l’église Saint-Firmin de la ville d’Amilly.

(3) Conversation entre l’artiste et Bernard Zürcher, 1996, Catalogue Bruno Rousselot, du dessin à l’espace, Édition Hermann, juillet 2022, p.137 : « […] Lorsque je me balade, je prends des notes. Je commence ma toile à partir d’un dessin que j’ai défini. Après, il y a des métamorphoses car le rapport à l’espace change complètement entre un dessin de 10 pu 16 centimètres de côté et une peinture de 2 m de haut. Je le retravaille, le transforme. De plus, je suis les règles du jeu. C’est comme lorsque l’on joue aux échecs. Il y a des choses que l’on doit respecter mais après, toutes les combinaisons sont possibles. »

(4) Catalogue Bruno Rousselot, du dessin à l’espace, Édition Hermann, juillet 2022, p.147 : « Les séries ne s’arrêtent pas car il manque toujours un tableau » Bruno Rousselot,

 

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VERNISSAGE SAMEDI 19 OCTOBRE 2024 DÈS 14H30

 

>> NAVETTE GRATUITE PARIS < > LES TANNERIES
Aller : départ de Paris, 5 avenue Porte d’Orléans, à proximité de la statue du Général Leclerc, à 13h
Retour : départ depuis Les Tanneries à 19h

>> NAVETTE GRATUITE GARE DE MONTARGIS < > LES TANNERIES
Aller : départ depuis la gare de Montargis à 15h15 (en lien avec le TER au départ de Paris-Bercy à 14h11 < > arrivée Gare de Montargis à 15h08)
Retour : départ depuis Les Tanneries à 19h (en lien avec le TER Gare de Montargis, départ 19h50 < > Gare de Paris-Bercy, arrivée 20h49)

Inscription aux navettes obligatoire avant le 18 octobre 2024. Pour réserver une ou plusieurs places, veuillez communiquer votre nom et numéro de téléphone par mail ou par téléphone : contact-tanneries@amilly45.fr / 02.38.85.28.50

 

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Les artistes programmé.e.s au fil de la saison #8bis – Nos maisons apparentées 

Cycle 1
19 octobre 2024 : Inauguration de la seconde saison artistique d’un cycle de programmation de trois années intitulé Nos maisons apparentées
*Exposition Tableaux manquants de Bruno Rousselot, Galerie Haute, jusqu’au 22 décembre 2024.
*Exposition Thickness of the air de mountaincutters, Verrière et Petite Galerie, jusqu’au 19 janvier 2025.
*Exposition Richard Long, de pierres, commissariat de Bénédicte Ramade, jusqu’au 3 novembre 2024 (visible depuis juin 2024).
30 novembre 2024
*Exposition The Unmanned de Fabien Giraud & Raphaël Siboni, Grande Halle, jusqu’au 20 avril 2025.

Cycle 2
18 janvier 2025
*Exposition Voyages en kaléïdoscope d’Érik Bullot, Galerie Haute, jusqu’au 27 avril 2025.
*Un cycle de projections déterminé par Érik Bullot se tiendra chaque week-end, entre le 25 janvier et le 9 février en Petite Galerie.
1er mars 2025 (sous réserve)
*Exposition (Y)OUR SONG de Julie Chaffort dans le cadre de sa résidence territoriale initiée en septembre 2024, Verrière et Petite Galerie, visible jusqu’au 27 avril 2025.

Cycle 3
7 juin 2025 (sous réserve)
*Exposition A Family of Rooms de Vincent Barré, visible jusqu’en septembre 2025.
Cette exposition regroupera des œuvres de collections privées et publiques d’artistes ayant une grande importance dans la parcours de l’artiste (sous réserve : Simon Hantaï, Jean Arp, Alberto Giacometti, Stanislas Kolibal, Josef Beuys, Carl André, Edouardo Chillida, Richard Deacon, Toni Grand, Robert le Ricolais, Judith Reigl, James Bishop, Pierrette Bloch, François Bouillon, Roger Blin, Geneviève Asse, Jean Prouvé, Daniel Boudinet), Grande Halle et Galerie Haute. Des artistes, élèves de Vincent Barré, (Antoine Nessi, Blandine Brière, Tsama Do Paço, Bertille bak, Julien Laforge, Marc Herblin, Matthieu Pillaud, Gabrielle Conilh de Beyssac, Pierre-Alexandre Rémy) seront aussi présenté.es, Verrière et Petite Galerie.

21 et 22 juin 2025 (sous réserve)
* Les (F)estivales 2025 week-end estival de rencontres artistiques, de performances, de concerts et de projections.

 

Cette saison 8bis sera ponctuée, comme les saisons précédentes, de rencontres avec les habitants du territoire Loirétain, traduisant l’engagement du Centre d’art contemporain d’intérêt national à être impliqué fortement sur son territoire. Pour cela le Centre d’art contemporain accueille Julie Chaffort en résidence territoriale et Alex Balgiu en résidence d’auteur dès à présent. Dans le rapport de proximité permis par ces dispositifs, tous deux interrogeront tour à tour les façons d’habiter nos espaces de vie à travers des temps croisés de création et de pensée.