Alex Balgiu

Accueilli en résidence d’auteur à partir du mois de juin 2024, Alex Balgiu place la rencontre avec le public au cœur de son processus de création. Improvisant des formes d’interactions nouvelles et réinventant sans cesse sa pratique, Alex Balgiu s’inscrit dans le champ des arts visuels, de la littérature, du design ou encore de l’édition. C’est à travers cette pluralité de medium éprouvés et expérimentés, que l’artiste part sur les traces d’un Gâtinais mystérieux, fantastique et réinventé. Sa pratique curieuse, généreuse et imprévisible devient un prétexte pour cet artiste « touche-à-tout » de proposer aux publics du territoire d’explorer, à ses côtés, les richesses historiques, géologiques et culturelles du Gâtinais. Prêtant une attention particulière aux vies et aux récits qui façonnent pays et âges – particules d’un folklore contemporain à imaginer ensemble – Alex Balgiu invite petits et grands à prendre part à cette aventure artistique, littéraire et performative.

Élaborée sous la forme d’un feuilleton composé de plusieurs épisodes, la résidence d’auteur d’Alex Balgiu a débuté à bord d’un bus, traversant les paysages du Gâtinais depuis Paris en juin 2024 pour les (F)estivales. C’est à cette occasion que l’artiste a proposé aux passagers de prendre part à un atelier bibliomobile intitulé Fluxbus Vastinensis. Au cours de ce trajet entre Paris et Amilly, partant de l’histoire d’un fossile humain (presque) retrouvé dans la forêt de Fontainebleau, l’artiste-auteur a plongé les publics dans un fabuleux voyage, où les illusions et les fantasmes côtoient la réalité.

À partir d’octobre 2024, ces épisodes se multiplient et se vivent aux côtés de publics du bassin de vie d’Amilly : depuis les tout-petits de la Maison de la Petite Enfance d’Amilly jusqu’aux résidents de l’EHPAD Les Althaea d’Amilly, en passant par les élèves en 1^ère spécialités arts plastiques du Lycée en Forêt de Montargis, ou encore les étudiants en L3 Arts, Design et Media de Paris 1, Alex Balgiu vient habiter ces réalités plurielles pour proposer des expériences nouvelles et partagées.

En pliant, dépliant et repliant les pages d’un livre vierge, à l’image d’un territoire immaculé se métamorphosant peu à peu en terrain fertile, des objets insolites se manifestent : livre à roulette, livres musicaux, carnet en bois… Chaque objet devient un prétexte pour Alex Balgiu d’inviter les tout-petits à plonger dans son univers où les récits s’écrivent à plusieurs (petites) mains.

Après la découverte des livres truffés d’objets, d’annotations mystiques, d’articles de journaux jaunis par le temps, de marque-pages décolorés et d’anecdotes, les résidents de l’EHPAD Les Althaeas d’Amilly ont partagé leurs propres histoires, vécues pour la plupart sur le territoire. Éveillant les mémoires et à l’écoute des récits, Alex Balgiu tisse des écritures communes qui résonnent en chaque individu.

Ses déplacements et pérégrinations mènent l’artiste vers sa rencontre avec les élèves en 1^ère spécialités arts plastiques du Lycée en Forêt de Montargis. Explorant les signes et motifs qui se révèlent dans l’environnement, les élèves se sont initiés à la gravure au sein du Centre d’art contemporain pour poursuivre leurs réalisations à l’Atelier-Musée de l’Imprimerie de Malsherbes. Ce temps d’expérimentations à l’imprimerie proposé par Alex Balgiu ont permis aux élèves de découvrir la pluralité des formes qui peuvent être créées à partir des différentes techniques d’impression.

Invitant les étudiant·e·s en L3 Design, Arts et Médias de Paris 1 Panthéon-Sorbonne à prêter une attention aux choses, Alex Balgiu les a guidés vers une expérience à la fois artistique et performative. Récoltant les ingrédients nécessaires à la confection d’un repas, Alex Balgiu propose aux étudiant·e·s de prendre part à une cueillette collective, pour imaginer un repas commun où gastronomie et art se croisent et créent de nouveaux espaces interstitiels.

La résidence d’auteur d’Alex Balgiu s’ancre dans le cycle triennal de programmation du Centre d’art, placé sous la thématique de Nos Maisons Apparentées. Son travail au long cours, qui fait écho à ces réflexions d’apparentement, vient tisser des liens entre les habitants : il relie des trajectoires de vie, (re)compose des imaginaires, fabrique des souvenirs pour dessiner des réalités nouvelles.