Twist & Die
Du 3 juin au 27 août 2023Vernissage le samedi 3 juin 2023, à partir de 15h30
Vidéo de l’exposition
Twist & Die
de Hélène Delprat,
Galerie Haute et Petite Galerie,
Les Tanneries Centre d’art contemporain,
du 3 juin au 27 août 2023.
Réalisation et montage : Thomas James
© Les Tanneries – CAC, Amilly, 2023
© Hélène Delprat, Adagp, Paris, 2023
Courtesy de l’artiste et de la Galerie Christophe Gaillard
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Hélène Delprat
Twist & Die,
Vue de l’exposition,
Galerie Haute,
Photo Aurélien Mole,
© Adagp, Paris, 2023.
Hélène Delprat
Twist & Die,
Vue de l’exposition,
Galerie Haute,
Photo Aurélien Mole,
© Adagp, Paris, 2023.
Hélène Delprat
Twist & Die,
Vue de l’exposition,
Galerie Haute,
Photo Aurélien Mole,
© Adagp, Paris, 2023.
Hélène Delprat
Twist & Die,
Vue de l’exposition,
Galerie Haute,
Photo Aurélien Mole,
© Adagp, Paris, 2023.
Hélène Delprat
Twist & Die,
Vue de l’exposition,
Galerie Haute,
Photo Aurélien Mole,
© Adagp, Paris, 2023.
Hélène Delprat
Twist & Die,
Vue de l’exposition,
Petite Galerie,
Photo Aurélien Mole,
© Adagp, Paris, 2023.
Hélène Delprat
Twist & Die,
Vue de l’exposition,
Petite Galerie,
Photo Aurélien Mole,
© Adagp, Paris, 2023.
Hélène Delprat
Twist & Die,
Vue de l’exposition,
Petite Galerie,
Photo Aurélien Mole,
© Adagp, Paris, 2023.
Hélène Delprat
Twist & Die,
Vue de l’exposition,
Petite Galerie,
Photo Aurélien Mole,
© Adagp, Paris, 2023.
Les Tanneries – Centre d’art contemporain vous invite à découvrir l’exposition d’Hélène Delprat, intitulée Twist & Die, visible dans la Galerie Haute et la Petite Galerie du 3 juin au 27 août 2023.
Inscrite dans le dernier chapitre d’une saison artistique intitulée Les registres du jeu, cette exposition participe du réenchantement attendu des espaces des Tanneries où, dans l’ombre des gestes artistiques invités, s’y forment de nouvelles écritures et des jeux narratifs oscillant entre récits personnels et collectifs, dans le bruissement né de leur rencontre comme de leur entremêlement avec les murmures d’un monologue intérieur et subtilement espiègle.
Cette séquence estivale donnera à découvrir trois univers dans lesquels cheminer, tour à tour peuplés de formes végétales singulières issues d’un temps et d’un lieu mémorable – Maturités(1) de CLARA – de machines exubérantes, colorées et inventives – N.O.É(2) de Victor Cord’homme – ou de figures fugaces et dissipées issues des mondes imaginaires et autofictionnels d’Hélène Delprat avec Twist & Die.
Artiste plasticienne, Hélène Delprat explore une multitude de médiums, tels que la peinture, le dessin, la sculpture, la vidéo, située aux confins d’indécidables mises en scène. À plusieurs reprises, elle a imaginé et réalisé des costumes(3), ainsi que des scénographies de pièces de théâtre. Sensible à l’univers cinématographique et spectaculaire, l’artiste accumule les emprunts au réel et à la fiction, se nourrissant des formes et des images du quotidien comme de l’Histoire de l’art. À l’interstice entre documentaire et invention, le travail d’Hélène Delprat déroute tant par son éclectisme référentiel que par sa capacité à déborder le cadre pour éveiller des imaginaires pluriels. Peuplés de mythes et de contes ainsi chahutés, un monde fantastique et saturé d’autodérision s’offre dans l’exposition Twist & Die. À la fois totale et minimaliste, la scénographie reflète le caractère foisonnant de la pratique artistique d’Hélène Delprat, et son goût pour le décor, pour les tableaux : les siens, mais aussi ceux des situations avec lesquelles elle joue. En mettant à l’honneur l’univers baroque et exubérant de cette artiste confirmée et reconnue à l’échelle internationale, à travers la mise en œuvre de cette exposition empreinte de théâtralité, se conforte l’identification du Centre d’art comme lieu de fabriques et de créations décidément singulières.
Investissant des artifices liés au spectacle, les visiteurs sont invités à soulever le rideau de la pièce qui se joue dans la Galerie Haute. Se dresse alors une représentation prête à enivrer les sens, une danse à la fois onirique et sombre, sans début ni fin. Constellations de boîtes lumineuses – presque magiques -, peintures – ou textes – aux motifs minimalistes, colorés et ornementaux, mais aussi vidéos sonores et images devenant sculptures : nul autre choix que de plonger dans la complexité de la carte heuristique d’Hélène Delprat qui réinvestit les procédés de l’écriture automatique pour créer un tableau aussi énigmatique qu’hypnotique. Cherchant d’abord le sens des références disséminées ou joyeusement apparentées, dans une ronde endiablée entre signes et symboles, le regard est finalement absorbé, immergé dans une intime compréhension de l’œuvre généreuse de l’artiste pour qui « Le sens peut se perdre, mais on s’en fiche ». Un plaisir curieux de déceler, qui mène danse, farandole ou rigodon, parcourt le corps du visiteur – contemplant le paysage qui se dessine pour finalement s’approcher au plus près des œuvres afin d’en percevoir la subtilité – et l’assujettit comme personnage principal de cette mise en scène sans lequel la pièce ne saurait avoir lieu. S’amusant du visiteur, un double je(u) permanent habite les espaces d’exposition. L’identité de l’artiste envahit l’œuvre autant qu’elle s’y dissimule. Elle s’aperçoit sans jamais se dévoiler, suscitant une inquiétante étrangeté(4) reconnaissable.
Ces formes de théâtralisation se prolongent dans la Petite Galerie. Elle semble s’ouvrir sur des coulisses sinueuses et labyrinthiques où une foule de bustes étranges, moqueurs ou grimaçants, se dresse et annonce un jeu de rôle à taille humaine mêlant exploration du double, de sa représentation, de l’identité et de l’altérité. À l’interstice entre théâtre d’objets et théâtre d’ombres, l’œuvre d’Hélène Delprat éprouve alors le regardeur lorsqu’il découvre son image démultipliée par des surfaces réfléchissantes – des sortes de judas optiques suggérant une perception déconstruite et non-unitaire(5) – fruit d’une réalité réticente, qui se tord, se déforme et ironise le moindre reflet.
Entre pantomime et faux-semblants, l’artiste use de son art pour brouiller les cartes : elle s’approprie les espaces pour en faire l’écrin de son imaginaire débordant – une « chambre à elle »(6) ou son cabinet de curiosités : « J’essaie de transmettre la nécessité de déborder, la nécessité de l’excès, la nécessité de l’échec, la nécessité du risque. Ne pas se répéter ou se répéter, mais la nécessité de ne pas forcément se reconnaître. ». Juxtaposant des éléments inattendus et détournés empruntés au réel, à la culture savante et populaire, Twist & Die abolit les frontières entre absurde et impossible, invite à découvrir des réalités foisonnantes et à déchiffrer avec humour des mondes complexes et hantés qui prennent ainsi corps dans une exposition théâtrale.
(1) L’exposition Maturités de CLARA est visible du 3 juin au 27 août 2023 dans la Grande Halle.
(2) L’exposition N.O.É : Nacelle Observant les Étoiles de Victor Cord’homme est visible du 24 juin au 24 septembre 2023 sous la Verrière.
(3) Hélène Delprat a réalisé les costumes et le décor de La Résurrection rouge et blanche de Roméo & Juliette de Soni Labou Tansi en 1990.
(4) Terme traduit par Marie Bonaparte en 1933 de l’allemand « Das unheimliche » employé par Sigmund Freud pour décrire la sensation ressentie lorsque l’intime ou l’objet du quotidien surgit comme étranger, inconnu au point d’être effrayant (Das Unheimliche, 1919).
(5) En cela non-monadique, selon le terme emprunté au philosophe, mathématicien et savant allemand Gottfried Wilhelm Leibniz (La Monadologie, 1714) : employé en métaphysique, une monade signifie étymologiquement « unité ». C’est un principe absolu de l’Unité parfaite.
(6) En référence à son exposition de 2011 intitulée Une chambre à soi, également le titre d’un livre écrit par Virginia Woolf en 1992.
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Les artistes programmés au fil de la saison #7 – Les registres du jeu
Cycle 1
Octobre : Les Simonnet, Galerie Haute – Joël Auxenfans, Les Haies, Petite Galerie – Prolongement de l’exposition Éclat de Abraham Cruzevillegas, Grande Halle
Cycle 2
Janvier : Natalia Jaime-Cortez, À combien de pas dormez-vous de l’eau ?, Verrière et Petite Galerie.
Février : Meris Angioletti, Quart de nuit, Galerie haute – Exposition collective, We are, commissaires : Guillaume Lasserre et Sammy Engramer, et les artistes Marielle Chabal, Sammy Engramer, Laurent Lacotte, Michèle Magema, Ibrahim Meïté Sikely, Myriam Mihindou, Bojana Nikcevic, Audrey Terrisse, Laure Tixier, Lassana Sarre & le Nouveau ministère de l’Agriculture.
Avril : Vir Andres Hera, Seized by the spirit, Verrière et Petite Galerie.
Cycle 3
Juin : CLARA, Maturités, Grande Halle – Hélène Delprat, Twist & Die, Galerie Haute et Petite Galerie – Victor Cord’homme, N.O.É : Nacelle Observant les Étoiles, Verrière.