Le temps des tanneries
Les tanneries sont construites en 1947 par l’industriel montargois André Grandclément. Ambitionnant de développer son activité, il dessine lui-même l’outil devant lui permettre d’augmenter ses cadences de production. La physionomie du bâtiment principal qui abrite désormais le centre d’art est donc directement liée, dans ses proportions et l’organisation de ses espaces, aux usages industriels qui en ont motivé la construction. La grande halle, en particulier, conserve les traces de cette activité, dont cet espace gigantesque au rez-de-chaussée abritait le cœur. À cette époque, les tanneries d’Amilly fournissent en grande quantité du cuir d’équipement et d’ameublement dont l’armée est un des principaux acheteurs.
Le temps de l’entrepôt et de la friche
Les années soixante voient s’intensifier la production et la commercialisation massive de nouveaux matériaux : plastiques, textiles synthétiques, caoutchouc remplacent peu à peu le cuir dans ses différents usages. La rentabilité des tanneries décroit rapidement devant la baisse des commandes ; elles ferment en 1967, et le site est revendu en 1971. Elles sont alors utilisées comme lieu de stockage, puis laissées à l’abandon. A partir des années 1990, leur dégradation s’accélère, jusqu’à leur rachat par la ville d’Amilly, en 2002.
La friche habitée
À partir de 2007, sur les tanneries encore en friche acquises par la ville, de nombreux artistes, émergents ou confirmés, investissent cet espace à ciel ouvert dans le cadre de résidences de création sur les périodes d’été. Ces expositions sont souvent organisées en collaboration avec La Galerie associative L’AGART, à qui la ville met également à disposition un espace d’exposition en centre bourg.
Dans le temps de préfiguration nécessaire à l’ouverture des différents espaces du centre d’art contemporain, la ville d’Amilly donne carte blanche à l’association : l’exposition Œuvre aux singuliers , visible dans la Grande halle jusqu’au 13 novembre, revient sur les temps forts d’une programmation artistique de 15 années.
21 septembre 2016, la ministre de la Culture et de la Communication inaugure le centre d’art
Trois jours avant son ouverture au public, Audrey Azoulay inaugure le centre d’art contemporain, en compagnie d’élus locaux et régionaux, ainsi que de parlementaires. Lors du discours prononcé au terme de sa visite, elle salue l’engagement de la ville d’Amilly, « fondé sur la liberté de création, l’éducation et l’ouverture au monde ». Elle souligne également le fort potentiel d’exposition que représente la réhabilitation d’un site industriel d’envergure, particulièrement propice à l’accueil d’artistes lors de résidences de recherche et de création.
24 et 25 septembre 2016, le centre d’art ouvre ses portes au public
Pour célébrer l’ouverture des Tanneries, des rencontres et rendez-vous autour des expositions sont organisées tout le week end. 900 visiteurs samedi, 250 dimanche, nombreuses sont les personnes à découvrir une programmation portant en germe le projet des Tanneries :
– Favoriser la vitalité de la création et des échanges autour des œuvres.
– Développer une action culturelle étroitement liée aux enjeux d’un art en train de se faire.
– Construire une réflexion commune sur le geste comme acte de transformation au fil d’échanges avec les publics, artistes et commissaires invités.
Les Tanneries aujourd’hui : le centre d’art contemporain
Réhabilité par un projet respectueux des espaces et de leurs natures réalisé par l’architecte Bruno Gaudin, la singularité du site se définit au regard des dispositions du lieu à favoriser l’émergence du geste artistique.
Le centre d’art compte des espaces de valorisation et d’exposition importants : environ 2 500 m2. Ils se répartissent principalement entre une grande halle de 1500 m2 pour une hauteur d’environ 6 m et une galerie haute de 500 m2 située à l’étage. Ces espaces d’exposition dialoguent avec l’extérieur du site, un parc arboré également pensé comme lieu d’exposition. À cela viennent s’ajouter deux ateliers de production de 65 m2.
Les dimensions exceptionnelles du bâtiment orientent le projet artistique du centre d’art vers la valorisation du travail de l’artiste. Il est l’expression d’une volonté de proximité avec l’œuvre directement liée au processus de création s’y déployant in vivo, dans le cadre de résidences de création.
Un lieu d’exposition, de travail et de vie
Cette valorisation du geste artistique s’exprime également à travers un accueil des publics et une action culturelle : le public découvre un art en cours de réalisation, les visites s’organisent autour des œuvres et des artistes accueillis.
Les échanges se construisent à travers les notions d’atelier et de fabrique, une prise de conscience du geste dans son acceptation artistique, politique et sociale. La démarche singulière tentée par le centre repose en partie sur le souhait d’imaginer d’autres approches de l’œuvre d’art.
Rencontres publiques avec les artistes, conférences, tables rondes et textes écrits par des auteurs en résidence enrichissent régulièrement cette réflexion sur le travail comme acte de transformation.
Les Tanneries souhaite être un lieu privilégié de partage autour des œuvres exposées.